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La Cour de justice de la République rejette le recours d'Éric Dupond-Moretti pour faire annuler sa mise en examen pour prise illégale d'intérêt. Le ministre de la Justice est
soupçonné d'avoir profité de ses fonctions pour intervenir dans des dossiers dans lesquels il était avocat. L'information judiciaire qui vise le garde des Sceaux se poursuit. La
Cour de justice de la République refuse d'annuler la mise en examen d'Éric Dupond-Moretti, a appris franceinfo ce mercredi 3 novembre, confirmant une information de BFMTV. Le
recours du ministre de la Justice a été rejeté, tout comme l'ensemble des requêtes formulées par ses avocats. Éric Dupond-Moretti est soupçonné d'avoir profité de ses fonctions
pour régler ses comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir quand il était avocat. Le ministre réfute ces accusations. DES POTENTIELS CONFLITS D'INTÉRÊTS DANS
LE VISEUR La Cour de justice de la République avait ouvert une information judiciaire en janvier 2021 après les plaintes de syndicats de magistrats et de l'association Anticor. Ils
reprochent à Éric Dupond-Moretti d'avoir lancé il y a un an des poursuites administratives contre trois magistrats du Parquet national financier impliqués dans l'affaire des
fadettes. Ces magistrats avaient participé à une enquête préliminaire visant à identifier la taupe qui aurait informé l'ancien président Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog du
fait qu'ils étaient sur écoute. Ils avaient fait éplucher les relevés téléphoniques détaillés du ministre, alors avocat. Il est aussi reproché à Éric Dupond-Moretti d'avoir
diligenté des poursuites administratives contre un ancien juge d'instruction détaché à Monaco, Édouard Levrault qui avait mis en examen un de ses anciens clients. À LIRE AUSSI Le
ministre de la Justice a été mis en examen pour "prise illégale d'intérêts" par la CJR le 16 juillet, mais ne fait pas l'objet d'un contrôle judiciaire. C'est
la première fois qu'un ministre de la Justice, encore en fonction, fait l'objet d'une mise en examen. Éric Dupond-Moretti s'était alors dit "_serein_" et avait
assuré que "_rien n'entamera sa détermination_" à rester ministre. Comme ils l'avaient annoncé en juillet dernier, les avocats d'Éric Dupond-Moretti avaient ainsi
déposé le 20 septembre une requête en nullité de sa mise en examen.