Qu’est-ce que le «couteau zombie», cette arme blanche que veut faire interdire la vice-présidente de l’assemblée?

Qu’est-ce que le «couteau zombie», cette arme blanche que veut faire interdire la vice-présidente de l’assemblée?

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QU’EST-CE QUE LE «COUTEAU ZOMBIE», CETTE ARME BLANCHE QUE VEUT FAIRE INTERDIRE LA VICE-PRÉSIDENTE DE L’ASSEMBLÉE ? Inspiré de l’univers des jeux vidéo, ce couteau que l’on peut se procurer


facilement en ligne est dans le viseur du rapport sur les violences par armes blanches chez les mineurs, remis le 28 mai à Matignon. Il est déjà prohibé outre-Manche. Publicité Le couteau


zombie est_ «un objet de mort, aux allures de gadget, inspiré des jeux vidéo. Accessible à tous sans aucun contrôle.»_ C’est pourquoi _«nous demandons leur interdiction»_, lance dans une


publication sur X la vice-présidente de l’Assemblée nationale Naïma Moutchou. Fin avril, une lycéenne de 15 ans était tuée à la sortie de son établissement scolaire dans une attaque au


couteau. Le premier ministre François Bayrou a dès lors commandité un rapport sur les violences par armes blanches chez les mineurs, remis le 28 mai par Naïma Moutchou et l’ex-préfet de


Savoie François Ravier. Leurs conclusions sont inquiétantes : la détention d’armes blanches par des mineurs est devenue _«un phénomène»_ qui concerne _«n’importe quel territoire»_ français


et les profils des détenteurs sont variés. Parmi ces armes blanches, la vice-présidente de l’Assemblée, invitée de BFMTV hier, alerte particulièrement sur le cas des couteaux zombies. _«Ce


n’est pas pour tartiner du beurre. C’est une arme pour agresser, pour tuer, pour intimider. On ne fait rien d’autre avec»_, assène-t-elle. >  Inspirés de l’imaginaire des films et jeux


vidéo post-apocalyptiques, ces couteaux sont dotés de lames longues, incurvées, dentelées, trouées et parfois gravées de slogans menaçants, mesurant généralement plus de 20 cm. Avec leurs


manches fluorescents ou dorés, leur aspect massif, les couteaux zombies sont devenus, comme les puffs, des objets de fascination chez certains adolescents et jeunes adultes. Au-delà de leur


aspect physiquement dangereux, le danger de ces armes réside également dans leur disponibilité : _«N’importe qui»_ peut se les procurer en ligne, _«en 24 / 48 heures vous êtes livrés à


domicile»_, déplore Naïma Moutchou. Elles sont vendues pour _«une trentaine d’euros»_ sur internet, rappelle la vice-présidente de l’Assemblée. En cherchant _«couteau zombie»_ sur son moteur


de recherche, on peut même en trouver à la vente pour moins de dix euros. «LES CLASSER EN CATÉGORIE A» Ce fléau a déjà touché le Royaume-Uni : lors de la seule année 2023, les autorités


avaient recensé pas moins de 50.500 attaques à l’arme blanche, soit une augmentation de plus de 70 % en dix ans. Les couteaux zombies auraient été impliqués dans près de 250 décès, avec


environ 140 attaques quotidiennes recensées. La popularité de ces armes chez les jeunes ainsi que leur omniprésence dans les attaques ont poussé le gouvernement de Keir Starmer à interdire


la vente et la détention de couteaux zombies en septembre 2024. Des boîtes ont été mises à disposition dans les rues pour qu’ils soient remis anonymement aux autorités. _«Ce phénomène»_, ce


_«fléau dramatique»_ commence _«à arriver chez nous et on ne veut surtout pas que ça s’installe»_, rapporte Naïma Moutchou. _«Parmi les préconisations, évidemment on veut interdire ce type


d’armes tout court. On veut les classer en catégorie A, arme dangereuse»_. La vice-présidente de l’Assemblée rappelle qu’avec ce classement, les couteaux zombies seraient «_interdits à la


vente» _et leur port serait prohibé_ «aux majeurs comme aux mineurs»_. Les armes classées catégorie A sont généralement des armes de guerre. Et pour les autres couteaux qu’elle ne peut faire


interdire (opinel, couteau de cuisine, cutter, etc.), Naïma Moutchou souhaite faire instaurer une réglementation stricte, avec notamment un contrôle d’identité à l’achat et lors de la


livraison. _«On ne peut pas accepter qu’un gamin ait une arme dans sa poche, qu’un établissement scolaire soit un lieu de violence»_, conclut-elle.