Play all audios:
Fiat 500, Fiat 600, Renault 5 et Renault 4, Mini, les exemples de rééditions à succès ne manquent pas dans la trajectoire récente de l'automobile. Mais au-delà du design, qui présente
bien des attraits, il y a la fonction qui n'a guère évolué en dépit des apports très novateurs de l'électrique en termes d'architecture. Alors que la plateforme technique de
l'électrique, débarrassée de moteur encombrant et de boîte de vitesses, devrait ouvrir de nouveaux horizons, force est de constater que les constructeurs sont tétanisés à l'idée de
bouleverser l'architecture de leurs modèles.
Recevez le meilleur de l'actualité automobile : essais, événements, stratégie constructeurs, sécurité...
Merci ! Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :
Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.
Rien ne ressemble plus à une voiture thermique qu'une voiture électrique et pourtant, avec une apparence de « skateboard », leur plateforme plate et nette ouvre le champ à toutes les
interprétations. Et celle qui apparaît la plus évidente est bien le monospace qui pourrait exploiter, à l'avantage des occupants, chaque centimètre carré de ce plancher débarrassé de
toute aspérité et devenu très habitable. Au lieu de cela, les constructeurs s'ingénient à dessiner des SUV qui se ressemblent tous avec, en plus, une très médiocre exploitation de cette
surface utile. Comme si l'électrique ne pouvait s'affranchir des codes esthétiques dictés par le modèle thermique et notamment celui qui a tué le monospace, le SUV.
Il est singulier de constater le conformisme déployé par Renault et Fiat, pourtant habituellement très inventifs, avec leurs dernières nouveautés, citées plus haut. Renault pourrait
parfaitement réfléchir à un agencement radicalement différent pour un monospace, genre conçu de l'intérieur vers l'extérieur. Fiat à plus forte raison aussi du haut de son
expérience des minivéhicules à grand volume ou d'un modèle familial comme la Multipla, bourrée d'ingéniosité architecturale même si elle ne fut pas un premier prix d'élégance.
Ce fut même un défi pour Fiat de procéder ainsi, avec un véhicule qui a osé rompre avec les conventions esthétiques pour privilégier la fonctionnalité. Imaginée en tant que concept car par
Robert Giolito, elle allait vite emporter l'adhésion de l'état-major Fiat, convaincu que la 600 Multipla pouvait avoir une descendance. En effet, la première Multipla fut en
réalité une variante de la Fiat 600, produite entre 1956 et 1965, et allongée de telle sorte qu'elle est devenue le premier « minispace » de l'histoire, pouvant accueillir six
personnes dans un format réduit, seulement 50 cm supérieur à celui d'une Mini.
Quelques décennies plus tard, la deuxième Multipla nait avec cette particularité qu'elle est aussi courte que large. Au lieu d'allonger, ce qui réduit la maniabilité en ville, Fiat
a élargi pour parvenir à loger six passagers sur deux rangs, soit le cas assez répandu de familles avec quatre enfants. Au lieu de cela, on s'évertue aujourd'hui à allonger des
SUV déjà encombrants pour loger une troisième rangée de passagers (jusqu'à sept) sur des sièges strapontins empiétant dans un coffre devenu symbolique.
La Multipla faisait bien mieux que cela à son lancement en 1998 (elle fut produite jusqu'en 2010 à 350 000 exemplaires), car basée sur un châssis de Bravo/Brava, elle en reprenait la
faible longueur (4,09 m) et compensait en largeur (1,87 m) pour s'approcher du carré. Logeant sur deux rangées six personnes de front, chaque siège avait des caractéristiques identiques
et le levier de vitesse était implanté au tableau de bord à l'aspect « Fisher-Price » cauchemardesque pour libérer le plancher de cette traction. Elle offre également un volume de
chargement de 430 litres, pouvant atteindre 1 900 litres avec les trois sièges arrière retirés. Malgré tout cela, elle ne fera pas vraiment école car seul le Honda FR-V l'imitera en
2004.
À Découvrir LE KANGOUROU DU JOUR Répondre On imagine le parti que l'on pourrait tirer désormais avec une plateforme électrique, beaucoup mieux adaptée à cette exploitation ingénieuse de
l'espace. Souvent moquée pour son physique ingrat et sa finition toc, la Fiat Multipla subira un restylage qui n'améliorera pas l'aspect tout en lui ôtant une bonne part
d'originalité. Clivante à souhait, la Multipla reçut pourtant des distinctions multiples et fut exposée au Museum of Modern Art (MOMA) de New York lors de l'exposition « Different
Roads – Automobiles for the Next Century » en 1999. La Multipla a également remporté le titre de « Car of the Year » de Top Gear en 2000 et celui de « Family Car of the Year » pendant quatre
années consécutives (2001-2004).