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A priori, pas de bus, pas de tramway, peut-être pas de téléphérique, ce lundi 7 novembre 2022 dans la métropole brestoise, indiquait ce dimanche la CFDT, syndicat largement majoritaire chez
Bibus. Le personnel refusera de travailler après le suicide d’un des siens, chez lui, samedi 5 novembre. Un homme de 52 ans, marié, des enfants, qui travaillait chez Bibus depuis 30 ans. La
CFDT met en cause le management de la direction de l’entreprise, RATP-Dev, dans ce tragique événement. Le salarié, agent d’intervention réseau (il intervenait sur les petites urgences)
depuis trois ans, aurait en effet particulièrement mal vécu un prochain changement de poste. Un préavis de grève était déjà déposé depuis le 24 septembre pour après les vacances de la
Toussaint, concernant surtout la difficulté de respecter les horaires des lignes, compte tenu de difficultés de circulation en ville. Mais des grèves ont eu lieu à l’automne 2021 sur les
conditions de travail. « ON A LA RAGE AU VENTRE ! » « Nous assumons de ne pas être dans la légalité pour ce lundi, puisqu’il faut deux jours de préavis au moins. Mais nous reprendrons le
cadre de la légalité ensuite », a indiqué ce dimanche matin au Télégramme, Luc Daniel, de la CFDT, très ému. « Nous bloquerons ce lundi le site de Kergonan (où se trouvent la direction et le
dépôt des bus, NDLR) à 11 h. Les salariés et même les retraités seront présents. Une minute de silence sera respectée. Une assemblée générale aura lieu, sachant qu’il en était déjà prévu
une pour jeudi. On se dirige vers un mouvement lourd, lourd de conséquences aussi pour RATP-Dev », ajoutait-il. « Beaucoup de membres du personnel ne se reconnaissent plus dans cette
entreprise à laquelle nous tenons et dont nous sommes fiers. On a la rage au ventre ! ». Il ajoute qu’un suicide avait déjà eu lieu en 2020 à la suite d’un blâme. LA DIRECTION MET EN PLACE
UN SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE La direction de Bibus, en soirée, précisait que « c’est avec une vive émotion que l’annonce du décès, à son domicile, d’un salarié de Bibus a été reçue par
l’ensemble des salariés de l’entreprise. La direction de RD Brest, exploitant du réseau de transport, s’associe à la douleur de ses proches et de ses collègues et renouvelle son soutien à sa
famille. En signe de solidarité, une minute de silence sera observée ce lundi 7 novembre, à 11 h, dans l’entreprise, en mémoire de ce salarié ». La direction de Bibus « rappelle également à
ses salariés qu’une assistance psychologique est à leur disposition 24 heures sur 24, dans cette période difficile ». Elle « a par ailleurs appris que la CFDT de Bibus a appelé à cesser le
travail ce lundi 7 novembre. Dans ce contexte, de fortes perturbations sont à prévoir sur le service de transport. Les voyageurs du réseau Bibus sont invités à consulter l’information à
venir sur le site internet, l’application mobile et les réseaux sociaux de Bibus ». La direction ajoute avoir « invité, dès dimanche midi, les partenaires sociaux à un échange sur ce triste
événement, dans le cadre d’un CSE (Comité social et économique) extraordinaire. Elle met tout en œuvre pour assurer la continuité du service dans ce contexte ». La discussion n’a pas eu
lieu, selon nos informations, ce dimanche, entre direction et syndicats.