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C'est un des points qui fait le plus débat chez les agriculteurs. Alors que le mouvement continue à prendre de l'ampleur, l'accord entre l'Union Européenne et les quatre
pays du MERCOSUR (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) actuellement discuté à Bruxelles est encore loin de faire l'unanimité. _"Tel qu'il est, cet accord n'est pas
bon pour nos éleveurs"_, le ministre de l'économie Bruno Le Maire, l'a promis, la France est prête à s'engager dans un véritable_ "BRAS DE FER"_ POUR MENER À
BIEN CES NÉGOCIATIONS. Mais que contient réellement cet accord, et quels sont les points susceptibles de désavantager les agriculteurs français? On fait le point. C'EST QUOI
L'ACCORD UE-MERCOSUR? Le Mercosur (Mercado Comun del Sur) ou Marché Commun du Sud en français, est une ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE ENTRE PLUSIEURS PAYS D'AMÉRIQUE DU SUD, dont
L'ARGENTINE, le BRÉSIL, L'URUGUAY et le PARAGUAY. Conclu le 28 juin 2019, cet accord de libre-échange prévoit L'ABAISSEMENT DES BARRIÈRES TARIFAIRES et NON TARIFAIRES entre
les marchés européen et sud-américain pour accroître leurs relations commerciales. Il est le fruit d'une longue négociation qui a débuté au début des années 2000 et le traité semble
encore loin d'être ratifié. S'il entrait en vigueur, le traité créerait la plus grande zone de libre-échange de la planète, CONCERNANT 780 MILLIONS DE PERSONNES et couvrant 40 À
45 MILLIARDS D'EUROS D'ÉCHANGES. POURQUOI LES AGRICULTEURS SONT-ILS OPPOSÉS À CET ACCORD? Problème, les agriculteurs se sont fortement opposés à la ratification de cet accord. Ils
sont nombreux à pointer du doigt la menace que représenterai une arrivée massive de denrées alimentaires. 45.000 TONNES DE MIEL, 60.000 TONNES DE RIZ ou encore 180 000 TONNES DE SUCRE...
Voici ce que pourraient représenter les importations. Mais c'est un autre point qui inquiète le monde agricole. Du côté agroalimentaire, l'accord prévoit L'IMPORTATION DANS
L'UE DE 99.000 TONNES DE VIANDE BOVINe, de 25.000 TONNES DE VIANDE PORCINE et de 180.000 TONNES DE VOLAILLES par an et tous exemptés de droits de douane. Une concurrence jugée
"déloyale" par les producteurs français, qui estiment qu’il sera DIFFICILE POUR EUX DE SE MONTRER COMPÉTITIFS face aux grosses exploitations sud-américaines, plus nombreuses et
SOUMISES À MOINS DE NORMES SANITAIRES ET ENVIRONNEMENTALES. QUELLES SUITES POUR LES NÉGOCIATIONS? _"Tant que nous n’avons pas de réponses claires, et quelque chose qui évite de livrer
nos agriculteurs à une concurrence déloyale, il ne peut pas y avoir d’accord",_ a, pour sa part, déclaré le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, sur Sud Radio. Les conditions d’un
accord_ "ne sont pas réunies"_, a reconnu, de son côté, la Commission européenne. Jeudi dernier, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait admis que la crise
agricole en Europe pourrait constituer un _"obstacle"_ à la conclusion d’un accord. D'autres capitales européennes, comme Berlin jugent quant à elles cet accord comme
essentiel comme le précise _Le Monde_. Pour que cet accord soit effectif, il faut obtenir l'aval des 27 Etats membres de l'Union Européenne, à la majorité qualifiée. Précision
tout de même, pour sa mise en place, chaque Etat devra ensuite ratifier ce nouveau traité. Etant souverain, cette étape leur permet de bloquer l'accord.