Damso en duo avec une ia sur son nouvel album : coup de génie ou provocation? | tf1 info

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Disponible ce vendredi, le nouvel album de Damso contient un titre sur lequel le rappeur partage un duo avec une voix féminine, créée à l'aide de l'intelligence artificielle. Une


démarche que ce champion des charts assume, estimant qu'il s'agit d'un outil créatif avant tout. Elle intervient au moment où l'intrusion des nouvelles technologies dans


le business de la musique suscite de vifs débats partout en Europe. Suivez la couverture complète L'intelligence artificielle, cette technologie qui bouleverse nos vies Vous n’y


entendrez que du feu. Sur _BĒYĀH_, le nouvel album de Damso disponible ce vendredi, les auditeurs vont pouvoir découvrir "Magic", un titre sur lequel le rappeur belge est


accompagné d’une certaine "I.A.". Ne cherchez pas : ce ne sont pas les initiales d’une nouvelle chanteuse, découverte par le complice d’Angele. Mais bel et bien celles


d'"intelligence artificielle". Interrogé cette semaine par quelques journalistes, lors d’une avant-première du disque au Trianon, à Paris, Damso ne s’est pas étalé sur le


sujet. _"Ce sont des chœurs de voix faits avec l'IA. On tente des choses, c'est un outil"_, a-t-il expliqué, assurant vouloir _"se concentrer sur le son"_, que


la voix soit artificielle ou naturelle. À l’heure où le développement de l'intelligence artificielle suscite l’inquiétude de nombreux artistes, soucieux de voir leurs créations pillées


sans respect pour leurs droits d’auteur, l’initiative de Damso peut surprendre, mais elle a le mérite d’être assumée. Elle fait étonnamment écho aux déclarations cette semaine de Daniel Ek,


le controversé patron de la plateforme Spotify, à propos de l’avenir de la musique enregistrée. _"Je suis plutôt optimiste et très enthousiaste, car nous n'en sommes qu'au


début de la compréhension de cet avenir de la créativité"_, a-t-il déclaré mercredi aux journalistes alors que le journal suédois _Dagens Nyheter _et un livre récent, _Mood Machine_,


accusent sa société d'avoir chargé une poignée de producteurs de créer des milliers de chansons sous de faux profils d'IA, lui permettant d'économiser de l'argent en


évinçant les vrais artistes et leurs redevances plus élevées. > Ce qui me semble le plus intéressant, c'est que les possibilités > que les créateurs auront à leur disposition au 


bout des doigts > seront insensées Daniel Ek, le patron de Spotify _"Nous voulons que les vrais humains réussissent en tant qu'artistes et créateurs, mais qu'en est-il de


la créativité à l'avenir avec l'IA ? Je n'en sais rien. Qu'est-ce que la musique ?"_, s’est interrogé Daniel Ek, rappelant que la musique électronique et la culture


des DJ, et avant cela, le hip-hop, n'étaient initialement pas considérés comme de la _"vraie musique"_.  _"Les outils dont nous disposons aujourd'hui sont tout


simplement stupéfiants"_, a-t-il souligné. _"Bien sûr, il existe des applications potentiellement très effrayantes pour l'IA, mais ce qui me semble le plus intéressant,


c'est que les possibilités que les créateurs auront à leur disposition au bout des doigts seront insensées"_, a-t-il ajouté.  * Lire aussi Algorithme, big data, neurone


artificiel... Notre lexique pour mieux comprendre l'intelligence artificielle À rebours des prédictions de Daniel Ek et des expériences de Damso, le développement de l’intelligence


artificielle continue de faire frémir la majorité des artistes. En février dernier, plus d'un millier de musiciens britanniques, dont les chanteurs Damon Albarn, Annie Lennox et Kate


Bush, ont ainsi participé à un album silencieux afin de protester contre un projet de réforme du droit d'auteur favorable aux sociétés utilisant l’IA. Malgré leur opposition, le texte


actuellement débattu au Parlement britannique prévoit d'appliquer une exception facilitant l'utilisation de contenu à des fins commerciales pour ces entreprises. Elles


n'auraient ainsi plus besoin d'obtenir l'autorisation des auteurs, ni de les rémunérer._ "Ce projet est criminel, je me sens incroyablement trahi"_, a réagi Sir


Elton John sur la BBC, accusant les travaillistes de vouloir _"spolier les jeunes artistes de leur héritage et de leurs revenus"_. ------------------------- Jérôme VERMELIN