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De l’Auvergne à la Californie, l’itinéraire fabuleux du lunettier chéri des stars, nostalgique du glam des Trente Glorieuses dont il s’inspire en le projetant avec talent dans le XXIe
siècle. Publicité LE SUJET / Il s’appelle Jérôme Mage, mais a choisi d’appeler sa marque de lunettes Jacques Marie Mage, parfois abrégée en JMM. Trois lettres claquantes comme sa devise
empruntée à Louis XIV : Nec pluribus impar (À nul autre pareil). Parti de Clermont-Ferrand à 15 ans pour entreprendre des études d’art et de design à Paris, ce fou d’Amérique s’embarque sept
ans plus tard pour la Côte ouest. Il n’en reviendra plus. Passionné de sport de glisse, de motocross, de skateboard, le jeune homme « intègre complètement » la culture californienne et
travaille des années en tant que designer de vêtements et d’accessoires pour des marques de sportswear. Et se sent particulièrement fasciné par le monde de l’optique : «_ Quand j’avais 10
ans, mon frère, plus âgé que moi, est revenu à la maison avec une paire de Vuarnet. Cela a été un choc : ainsi on pouvait concevoir un produit à la fois fonctionnel et esthétique… _» Les
lunettes le fascinent par la mythologie extraordinaire qu’elles véhiculent : « _Elles demeurent dans l’imaginaire des gens des sortes de marqueurs de moments, et par là même, de
personnalité. Ce sont des objets iconiques qui définissent les célébrités de l’Histoire, qu’elles proviennent du monde politique, intellectuel ou de celui du spectacle._ » LE VERBE /
EXCELLER. Ambitieux et tenace, Jérôme Mage décide un beau jour de voler de ses propres ailes et « _de jouer l’excellence, l’exception, en ne produisant que des éditions à tirages limités et
numérotés_ ». Arborant une crête iroquoise à la De Niro millésime _Taxi Driver_, le créateur lance en 2015 sa marque visant la perfection dans le choix des artisans et des matériaux
(l’acétate). Résultat : les célébrités des deux sexes, de Jeremy Strong à Patti Smith, de Jeff Goldblum à Isabelle Adjani, s’arrachent ses lunettes fabriquées à la main essentiellement au
Japon et en Italie. « _Chaque modèle est un rappel d’une personnalité iconique, de la Dealan, hommage au Bob Dylan de 1966 à la toute nouvelle Glenn Gould._ » L’OBJET / « _J’ai construit
ma carrière à travers le design, mais avec d’autres envies que celles d’un entrepreneur classique. Mon projet n’a jamais été de faire uniquement de l’argent, mais de créer les plus belles
lunettes au monde en tenant compte de l’écosystème._ » Cet ardent défenseur de l’environnement est l’un des trois plus importants mécènes en faveur de la réintroduction du loup dans le Parc
national de Yellowstone. «_ La protection du loup m’a fait prendre conscience de l’importance de la balance équitable entre humains et animaux. Mon attachement à ce combat est la métaphore
parfaite de ma vision responsable de l’optique._ » LE COMPLÉMENT / Fasciné par les empires romain et napoléonien, cet hyperactif est bien décidé à conquérir le monde. Propriétaire de
quatre galeries-boutiques en Californie, il en a récemment ouvert d’autres à Londres, à New York et à Milan. Il s’apprête ce printemps à en faire autant à Paris, rue de la Paix, dans un lieu
dont, comme à Londres, l’aménagement intérieur a été confié à l’expertise de Jacques Garcia. L’occasion de fêter les dix ans de la marque avec une collection ultra-exclusive de dix modèles
iconiques.